Ocean's 8 et les autres films du genre, coup gagnant à tous les coups ?

En cette année 2018, le long-métrage Ocean's 8 viendrait-il de mettre fin au phénomène des films du genre, mêlant coups de poker, équipe mythique et action ?

Il faut le dire, même si le rôle d'Anne Hathaway lui vaut d'être actuellement finaliste aux People's Choice Awards, le film sorti en juin dernier est loin d'avoir emballé les foules. Au-delà d'avoir réalisé le pire démarrage de la saga dans les salles parisiennes, le spin-off féminin d’Ocean's 11, pourtant très attendu et marqué par une campagne de communication très intense, a déçu.

Ni l'intrigue ni réellement les performances du cast 100% féminin dirigé par Gary Cross n'ont convaincu le grand public comme les critiques, avec beaucoup d'entre eux regrettant que la formule adoptée manque d'imagination et soit exactement la même que lors des premiers épisodes (masculins, eux) de la saga, à savoir un casse trop complexe pour que le spectateur se sente impliqué.

Sans aucun doute, en cas de succès populaire, Sandra Bullock et son gang de filles auraient été prêtes à renfiler leurs tenues d'arnaqueuses de luxe pour se lancer dans une nouvelle trilogie prenant réellement la relève des aventures de Danny Ocean. Mais, désormais, plus personne ne semble vouloir aborder la question. La déception reste sans doute trop forte pour le moment, et ce du côté de la production comme du public. Cet échec du long-métrage restera encore sûrement longtemps dans les esprits, à l'heure où, en règle générale, les films misant sur les casinos et l'esprit du poker (avec ses coups de bluff et ses coups de génie) rencontrent toujours (ou presque, donc) un franc succès. Mais pourquoi d'ailleurs ?

Poker et western, un duo légendaire

L'histoire du poker au cinéma

Depuis toujours, ou presque, les grands films d'Hollywood donnent la part belle au poker. Pour preuve, on estime que la première partie de poker filmée est apparue dans le court-métrage Le Poker de Rio Jim en 1915. D'autres estiment que le poker est apparu dès 1898, dans le premier western de l'histoire du cinéma : « Poker at Dawson City ».

Quoi qu'il en soit, depuis, pas moins d'une cinquantaine de long-métrages ont suivi en nous présentant des protagonistes faire une partie de Texas Hold’Em ou d'Omaha hi-lo. Parmi ces films en question, on retrouve notamment Titanic, à savoir le deuxième long-métrage le plus vu au monde derrière Avatar. Mais pourquoi le poker et les jeux de casino dans leur ensemble font-ils partie des sujets de prédilection des réalisateurs et du grand public au juste ?

Indéniablement, s'il y a bien un film qui a tout changé, c'est justement le long-métrage baptisé Casino, porté par Robert de Niro et réalisé par Martin Scorsese en 1996. En profitant de tous les atouts d'un chef d’œuvre cinématographique, du cast parfait à l'histoire d'amour sous fond de violence tant physique que psychologique, Casino a sans aucun doute marqué les esprits, au point, selon les journalistes du Point, de devenir la référence d'un genre non catalogué : les films de casino, qui se sont multipliés ces deux dernières décennies avec de nombreux films populaires comme Ocean's 11 (justement), Casino Royale ou encore, plus récemment, l'excellent Le Grand Jeu, porté par Jessica Chastain.

Le Grand Jeu, dernier grand film dédié au poker, sorti l'an passé

Le poker, un sujet qui a de quoi fasciner

De manière générale, si l'univers du casino profite d'une place de choix dans l'industrie cinématographique, c'est d'une part avant tout pour des aspects esthétiques : un casino dispose d'un environnement coloré et plein de bling-bling qui a de quoi faire rêver le spectateur et le transporter dans un monde éloigné de son quotidien. Aussi, toujours, hommes comme femmes sont très bien apprêtés, donnant dès lors une touche de glamour à n'importe quelle scène ou situation. Vous l'aurez compris, le casino c'est chic. Et le septième art se doit indéniablement de mettre des paillettes dans les yeux du grand public...

Mais au-delà de cela, le poker, jeu de stratégie par excellence qui garantit du stress et de l'adrénaline à chaque partie, trouve aisément sa place dans des films un peu sombres, à l'ambiance thriller, en représentant tout ce qui fait vibrer chacun d'entre nous. En effet, argent, émotions et tournants décisifs font partie du quotidien des joueurs de poker. Or, ces trois points ne constituent-ils pas tout simplement ce qui nous pousse à vivre, au quotidien ?

Tout cela sans oublier que le poker, avec les sommes astronomiques en jeu dans les films, nous invitent à penser que, en un coup de bluff et avec quelques cartes bien jouées, tout est possible dans la vie. Tout. En cela, on comprend bien pourquoi le poker s'invite aussi souvent sur nos écrans et, surtout, pourquoi on court autant voir des films de ce genre, non ?

Le poker et les séries, un couple beaucoup moins sexy

Pour autant, si poker et grand écran constituent un cocktail qui a tout bon pour séduire le grand public, c'est visiblement nettement moins le cas en ce qui concerne le petit écran. En effet, en dehors de quelques scène mythiques repérées dans les séries cultes Friends et Seinfield, les parties de Texas Hold’Em et compagnie ne semblent pas réellement intéresser les personnages de séries préférés du grand public. Peut-être parce que nous n'avons pas les mêmes attentes envers le cinéma qu'envers les séries ?

Toujours est-il que, en 2014, la série sur le poker que voulaient lancer Jenji Kohan et Matthew Salsberg, à l'origine de la série Entourage, a été un flop complet. Personne ne se souvient de Whales aujourd'hui. L'an passé, c'est le géant Netflix qui a choisi de parier sur le jeu en lançant Win It All, une série mettant en scène Eddie Garret, accro aux jeux, qu'il s'agisse de poker, de paris ou encore de blackjack. Si le programme a visiblement été apprécié par ceux qui l'ont visionné, il n'a en revanche pas su se transformer en véritable phénomène Netflix, contrairement à d'autres shows comme La Casa de Papel, Stranger Things ou, plus récemment, À tous les garçons que j'ai aimés. Sur ce plan là, on attend donc toujours le coup de maître !

Article invité de Xavier.