Outward – Le RPG simulateur d’aventuriers
- Auteur : Yaya
- Publication : 2 février 2019
- Commentaires : 5
On ne pensait pas qu’une production aussi intéressante et originale puisse nous venir d’un studio relativement petit comme Nine Dots. Sauf que voilà, ils ont lancé l’idée et vraisemblablement, ils ne s’attendaient pas à un tel succès. Outward c’est LE jeu que l’on attendait tous, nous fans de RPG, dans le plus grand secret.
Outward vous ramène à la plèbe et ça fait du bien
Dans Outward, vous n’êtes ni un prophète, ni le maître des dragons ni la crème de la crème de l’Inquisition, vous êtes ce qu’on pourrait appeler… un péquenaud. Un bouseux, oui oui, tout à fait.
Un moins que rien tout à fait lambda, sans riche famille et sans aucune goutte de sang divin ni de pouvoir dans les veines. En bref, vous êtes livré à vous-même, à ce corps de lâche doublé d’un esprit très peu affûté, tout ceci dans un monde médié-magique franchement hostile.
Ainsi, avec votre absence de don, vous ne pourrez sûrement pas dompter de monstre juste en levant l’annulaire droit, ni tuer un bonhomme en clignant des yeux juste pour le plaisir, en sachant que vous serez quasi intouchable. Tout ça, c’est fini. À la poubelle je vous dis.
Outward se veut profondément réaliste et légèrement cynique dans son approche. Ce n’est pas parce que vous avez la tête pleine de rêves qu’ils deviennent pour autant réalité : les développeurs ne sont pas là pour vous faire de cadeau, ils sont là pour vous proposer un nouveau type d’expérience.
Des besoins humains lourds à assumer, mais tellement bien amenés
Vous allez donc devoir gérer votre faim et votre soif, jusqu’ici comme dans tous les jeux de survie. Chaque mouvement, chaque combat, augmentera aussi votre fatigue, car vous n’êtes qu’un humain après tout.
Après avoir abattu une bête, vous vous rendrez compte que vous êtes parfois trop exposé ou qu’il fait bientôt nuit et que vous devez vous reposer. Mais, à la nuit tombée, au moment de grailler, il vous faudra un feu si vous ne voulez pas prendre le risque de tomber malade à cause des bactéries de cette chair crue. Même la maladie n’aura pas pitié de vous.
En apprenant que vous êtes vulnérable, vous remarquerez aussi que tout ce qui est sauvage vous veut du mal dès lors que la chose en question peut vous bouffer/piétiner/exploser/faire cramer après vous avoir classé sur son échelle de danger au niveau de proie facile et assez lente.
Lente car votre sac pèse lourd ! Bien que cette mécanique de poids ait été introduite dans d’autres RPG par le passé, elle prend une nouvelle dimension dans Outward où vous réalisez à quel point le monde est aussi vaste qu’incontrôlable. Vos équipements alourdissent votre sac, ce qui ralentit vos déplacements et vos esquives (pas pratique en combat !) même si vous pouvez le faire tomber de votre épaule d’une simple pression de touche pour vous faciliter la tâche.
Et si vous voulez porter toujours plus, il vous faudra crafter vous-même ce nouveau sac avec ce que vous trouverez sur le chemin, ou le récupérer sur le corps d’un bandit par exemple.
Même si l’accumulation de toutes ces choses, au regard de la liste ci-dessus, semble rendre le jeu profondément ingérable, il n’en est rien ! Outward est surtout question de compromis. Ce que le monde donne, il le reprend. Un jour vous serez tout à fait de taille à affronter tel monstre ou telle tempête de neige, et le suivant vous serez une loque sur pattes à la recherche d’un refuge d’urgence. C’est ça la vie d’aventurier, et ça me fait croire que le genre du RPG a encore beaucoup à apprendre et à donner.
Outward s’avance quant à lui comme un savant mélange de survie et d’aventures magiques trépidantes, avec la sensation d’un voyage initiatique à la clé.
Être humain sans aucune clairvoyance notable, vous devrez vous contenter de votre jugeotte pour mettre à profit ce que la nature vous a donné : par exemple, même si les stats des armes ne sont pas affichées dans Outward, ce qui signifie que vous ne pouvez pas du tout savoir laquelle tape le plus fort et éclaterait le plus de têtes, vous pouvez très bien vous rendre au patelin du coin et demander au marchand combien il vous en donnerait ; il vous suffit alors de garder la plus chère, si le marchand vous en donne un meilleur prix c’est qu’il voit qu’elle est au-dessus du lot.
Tout en bâtissant de vos mains d’amateur votre destin de héros (on l’espère), vous débloquerez des points de capacité qu’il vous faudra dépenser auprès des entraîneurs (skill traders) en ville. Autant vous dire qu'il va falloir vous décider entre tellement de compétences et de disciplines que vous ne pourrez explorer toutes ces voies même si elles ont toutes leur importance dans le monde hostile d’Outward.
En parlant du monde ouvert de ce nouveau jeu de Nine Dots, celui-ci possède un cycle météorologique assez agréable, des zones vraiment variées et un cycle jour/nuit simple et efficace.
Ainsi, vous devrez forcément trouver un endroit où passer la nuit et, suivant là où vous dormirez, répartir ce passage nocturne en trois actions auxquelles vous accorderez un certain nombre de temps : dormir (bah oui, quand même) ce qui régénère votre santé et votre endurance, affûter/réparer vos armes et monter la garde.
Même endormi, vous n’êtes pas à l’abri de quoi que ce soit, ne l’oubliez jamais. Un feu de camp ne serait pas d’ailleurs pas du luxe comme rempart face au monde sauvage, si vous décidez de passer la nuit à la belle étoile, et vous pourrez en préparer un avec des morceaux d’écorce par exemple.
La coopération prend tout son sens face à l‘adversité
Ce qui me plaît surtout dans Outward que malgré son essence de RPG solo, il possède un multi sans limite. J’avais déjà parlé de mes attentes sur Anthem, puisque j’étais ravie qu’il se veuille profondément tourné vers le multijoueur, telle une expérience à la croisée de l’immersion sociale et du jeu vidéo. Et dans Outward la coopération en LAN, en écran scindé ou même en ligne prend tout son sens.
En effet, quoi de mieux que de s’organiser en roulements pour monter la garde ? Quoi de mieux que préparer une embuscade à deux, de se partager les tâches pour rendre la survie plus facile, enfin pas forcément. Outward brille en tous cas par sa logique profonde et terre à terre qu’avaient pas mal délaissée les RPG magiques.
Pour affronter les monts enneigés et leur brouillard givrant, vous devrez chasser des animaux pour leur fourrure qui vous procurera habits chauds et hutte de peaux même pas le pire des mauvais temps. Par opposition, si vous devez traverser un désert, comptez bien vos réserves d’eau auparavant et débarrassez-vous d’autant d’éléments que possible : ne partez pas trop alourdi par vos bagages ni trop vêtu sous ce soleil cuisant, vivez votre aventure par cycles, comme la nature qui vous entoure.
Dans la même veine, vous devrez vraiment réfléchir aux conséquences de vos actions avant de vous lancer dans la mêlée ou d’entreprendre une telle aventure. Ne vous lancez pas bille en tête pour soloter une armée entière, un coup de pique dans le bide et ç’en sera fini de vous.
Préférez les embuscades, les coins sombres où bon nombre d’ennemis auront du mal à vous repérer, choisissez bien vos armes, votre plan d’attaque et vos techniques pour briser la garde de votre adversaire, car face à lui votre barre de vie vous semblera… minable. Un conseil aussi, n’allumez pas de torche dans les donjons dans le noir, même si c’est tentant, fiez-vous plutôt à votre instinct parce que, je vous le dis d’office, les bestioles des cavernes ça bouffe des lucioles comme vous en apéricube.
Je ne vous ferai même pas l'affront de vous parler de la rejouabilité qui semble quasiment infinie. Outward sortira le 26 mars 2019 sur PS4, XboxONE et PC et est d'ores et déjà disponible à la précommande.
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Commentaires (5)
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7 Bloud5 février 2019Tout à fait atypique en effet xD Mais je suis pas sûre d'avoir compris certaines choses (à moins qu'on ne l'ait pas cité) : Concrètement, c'est quoi l'histoire ? Un anti-héros qui se veut le plus fort du monde (poussé à son paroxysme qu'on connaît aussi bien chez One Punch Man) et c'est tout ? Ou bien il y'a un vilain pas beau à booter ou une légende, un récit à l'eau de rose tombant dans les dérives du mélodrame *cc mon âme d'écrivain xD* ? Sinon, les petites actions pensées pour s'ancrer plus dans un mode réaliste est plutôt cool et apprécié \o/. Allez faire un feu pour pas se geler les c- *oups pas de vulgarité*, c'est bien trouvé ! (ou alors je ne me rend pas compte maintenant que ça va être chiant (comme pour le sac) et je changerais vite d'avis haha). Mais je me demande plus précisément sur quoi se tourneraient les quêtes (parce qu'il faut bien des objectifs) : Survie oui, mais encore ? Tuer des mobs mais encore ? Ca, on les repère à 10 000 kilomètres en parlant de RPG. Personnellement c'est ce que je trouve chiant, farmer des mêmes quêtes qui consiste juste à aller briser les vertèbres de certains en autres... Bref, voilà mon avis (et mon 1er commentaire ici héhé). En tout cas, ça donne envie de tester /o
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