Le piratage IPTV est en pleine croissance en France

Un phénomène particulièrement inquiétant fait actuellement son apparition sur le territoire français. Des boîtiers Androïd préconfigurés permettent de visionner les chaînes payantes pour un prix extrêmement bas.

La lutte contre le piratage audiovisuel, une véritable priorité

La lutte contre le piratage audiovisuel est une priorité dans notre pays. Plusieurs victoires ont d’ailleurs pu être enregistrées cette année, avec l’arrêt du site T411 par exemple. Mais le travail est bien loin d’être terminé. D’autant plus qu’un nouveau phénomène particulièrement inquiétant est constaté par les autorités depuis le début de l’année. On parle ici du piratage IPTV, qui consiste à regarder des flux télévisuels payants en direct, grâce à un boîtier Androïd préconfiguré. Malheureusement, ce sont des organisations mafieuses qui sont à l’origine de ces boîtiers illégaux.

Le phénomène ne touche bien évidemment pas uniquement la France. Ainsi, il y a quelques jours, un groupe de criminels proposant l’accès de 1200 chaînes pour la somme de 20 euros par mois a été démantelé. Or, il semble que plus de 500 000 personnes étaient abonnées à ce service. Ce qui générait un chiffre d’affaire de 60 millions d’euros par an ! Et ce n’est pas un cas isolé, loin de là.

De nombreux cas hors de la France

Il y a quelques semaines, en Amérique du Nord, un groupe d’ayants droit incluant notamment Disney, Amazon, Netflix et Universal, a décidé de porter plainte contre la Dragon Box. Ce boîtier est vendu 250 dollars, et donne accès à de nombreux contenus contrefaits. D’ailleurs, il semble que ce soit le mot d’ordre de la publicité des propriétaires de ce boîtier, à savoir accéder gratuitement à des contenus payants.

Il s’agit donc de piratage de chaînes télévisées. Et le phénomène débarque dans notre pays. Il faut bien avouer que les économies peuvent être conséquentes puisque les contenus payants sont de plus en plus courants. Cependant, les propriétaires des chaînes payantes, qui déboursent des fortunes colossales pour proposer un contenu de qualité à leurs abonnés, crient au scandale !

La France reste pour l’instant à l’écart

Certes pour l’instant, la France est moins touchée que le continent américain. Au Royaume-Uni également, le piratage IPTV est extrêmement important puisqu’il semblerait d’après les derniers chiffres avancés par les autorités que 10% de la population adulte possède un boîtier préconfiguré, donnant accès gratuitement à des contenus payants. Depuis 2016, le phénomène s’accélère en France. Selon l’Association de lutte contre la piraterie audiovisuelle estime que la situation est encore gérable :

Les boîtiers préconfigurés représentent une tendance relativement récente qui prend de l’ampleur et que nous surveillons comme le lait sur le feu. Ceci étant, ils ne sont pas aussi diffusés en France que dans les autres pays. Dans la communauté francophone, le développement d’extensions Kodi est relativement faible. Par ailleurs, le paramétrage de boîtiers Kodi reste quand même assez complexe.

Pour l’instant, l’association concentre les efforts dans la lutte contre le live streaming sur le Web. Cependant, la vigilance est de mise pour ces boîtiers car leur nombre ne cesse d’augmenter dans le pays. C’est un sujet qui devient important car le piratage IPTV est certes moins important qu’ailleurs, mais il n’est pour autant pas négligeable.

Une nouvelle forme de piratage

Cette nouvelle forme de piratage nécessite la mise en œuvre d’une analyse juridique. Il faut savoir qu’il y a d’ores et déjà des avis émis par la Cour de Justice de l’Union Européenne. Une décision datant du 26 avril 2017 parlait notamment du boîtier Filmspeler commercialisé aux Pays-Bas : la CJOCE avait tranché, affirmant que c’était une atteinte au droit d’auteur que de posséder un tel boîtier.

Il n’y a à ce jour pas de loi claire au sujet du piratage IPTV, mais la jurisprudence est utilisée pour trancher. Il est donc peu prudent de s’équiper d’un boîtier préconfiguré pour accéder gratuitement à des contenus payants. A bon entendeur…

Source : 

01net